des rêves d'opaline

des rêves d'opaline Berger Australien

Berger Australien

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Nos "vieux" chiens méritaient bien une rubrique pour eux seuls.

Tous nos chiens sont destinés à vivre avec nous jusqu'à la fin de leurs jours et quand on les voit vieillir, la peur de la future échéance et le bonheur de les avoir toujours auprès de nous se mêlent. Des sentiments, des émotions qui nous retournent le coeur, les vieux chiens sont tellement attendrissants ! Nous leur devons une réelle reconnaissance, un profond amour inépuisable car ils nous sont dévoués jusqu'à n'en plus pouvoir et nous ont tellement appris et donné tout au long de leur vie ! Voici un article que je trouve très juste, très beau. Un vibrant hommage à nos mamies et papys chiens....    puissent-ils nous accompagner le plus longtemps possible....  :


Le vieux chien est le sel du cœur, un exhausteur de nous.

Cinq secondes de jeu, un trottinement joyeux, une pupille enthousiaste, et notre cœur s’enflamme d’un soleil d’hiver ; un réveil difficile, une gamelle délaissée, et il sombre dans les abîmes. Dérisoire bouchon ballotté au gré d’une vie.

Avoir un vieux chien, c’est se pétrifier, vérifier en apnée que ce cœur bat encore, que ces côtes se soulèvent, c’est sentir son propre souffle se couper, puis repartir à l’unisson avec le sien.

Avoir un vieux chien, c’est parler fort dehors, et faire de grands gestes, ridicule sémaphore guidant un frêle avion dans le brouillard. C’est aussi se résoudre, souvent, à le priver de liberté. Parce que c’est pour son bien, pour sa sécurité. C’est ce qu’on se dit pour se pardonner à soi-même de ce retour vers l'animal contrôlé. Mais en réalité c’est aussi parce que c’est plus reposant, moins lent, moins énervant. Mais chut…

Avoir un vieux chien, c’est s’irriter aussi parfois, puis s'en vouloir immédiatement. C’est se surprendre à regretter l'être vif et fort que l’on a connu, que nos amis les plus récents ne soupçonnent pas derrière ces poils gris et cette démarche bringuebalante. C’est être le seul à voir encore la vie éclater dans ces yeux caverneux. C’est surtout s’emplir de chaque instant partagé aujourd’hui, de chaque moment précieux vécu comme un cadeau. C’est aussi appréhender l’avenir, avancer à tâton, refuser de penser aux prochaines vacances, au prochain Noël, au prochain été. Chasser les pensées dévastatrices et revenir au présent, et un peu au passé.

Avoir un vieux chien, c’est déborder de tendresse, mesurer le moindre geste, ralentir ses caresses, adoucir sa voix… peut-être par peur d'érailler sa fragilité. Peut-être par simple contagion. Parce que oui, la douceur est contagieuse.

Avoir un vieux chien, c’est avoir un ami qui a changé notre vie, qui nous a porté, et espérer être digne aujourd’hui de porter la sienne.

Merci, ma très chère, très tendre amie.


Yannick Thoulon-Canissimo